mercredi 9 novembre 2011

un jour en safari

Ce matin nous partons comme prévu à l'aube. Petit déjeuner complet au camp pour prendre des forces. On se croirait en Angleterre. ça va pour nous. On n'est pas trop dépayses: cooked breakfast, céréales, toast and tea. Fresh tropical fruit. Miumies!



Ben et Ali nous rejoignent à l'heure convenue avec des pique-niques, et tout le monde s'engouffre dans la voiture. le toit est ouvert. On se met debout.

Chacun a son équipement: chapeau, lunettes, jumelles et appareil photo.



Une petite pause au village pour regonfler les pneus. Pour le garage, il faut avoir l’œil. C'est plutôt à la kényane fashion. Mais ça marche.


et c'est parti pour une journée inoubliable de piste, traque , observation, des animaux et des paysages.


On ira jusqu'à la rivière Mara qui a donné son nom à la réserve.




Tous les ans, les gnous partent pour la grande migration  




à la recherche de pâtures vers la Tanzanie et traversent la rivière sous le regard avide et affamé des crocodiles qui se jettent sur les premiers à passer. Le spectacle est grandiose. La nature y est belle et sauvage.


Nous avons du temps. 



Nous nous éloignons des pistes principales et découvrons des léopards cachés dans les buissons,








faisons la course avec les phacochères, surnommés "Kenyan express", jouons à cache cache avec les girafes,












débusquons un caracal au milieu d'un troupeau d'éléphants, rions devant les buffles se roulant dans la boue pour se rafraichir et éloigner les mouches,


    
regardons émerveillés une famille de lions et lionnes.



En fin de matinée, nous gravissons avec la 4X4 un promontoire rocheux d'où nous avons un panorama sur la réserve magnifique.



Au loin la rivière découpe la plaine et un groupe de guépards est en chasse. Mais ils sont trop loin et nous ne pourrons pas les approcher. Nous pouvons descendre de la voiture car nous dominons le paysage et il n'y a pas de risque, à cet endroit là, de rencontre avec un fauve mangeur d'homme. Au bas, nous avions fait la rencontre avec des hyènes ressemblant à des oursons, se rafraichissant dans une mare. Nous nous laissons attendrir sans être dupes. Nous savons fort bien que derrière cette apparente sympathie, se cache de redoutables charognards.



Nous sommes éblouis et sans voix. 

 
Puis vient le moment de la descente à travers les rochers pour rejoindre la rivière. Nous voyons des gnous en nombre. C'est la fin de la migration, mais il reste encore des retardataires au RV. Ceux là ont l'air d'avoir trouvé un coin d'herbe et ne sont pas pressés de rejoindre la rivière.  Nous n'assisterons pas à la traversée spectaculaire, mais seront soulagés car la vue des crocodiles en attentes ne nous inspire pas confiance. Il y a des hippopotames qui barbotent en faisant de grosses bulles,  des oiseaux, un lion et des girafes sur l'autre rive. Il faut le voir pour le croire. Difficile à décrire avec des mots qui dépassent la simple narration. De nombreux auteurs s'en sont chargés et nous leur laissons ce rôle. Mais nous comprenons la source de toute cette inspiration.




 
Après avoir rêvé, observé, questionné, l'appel du ventre nous pousse à chercher un endroit où nous rassasier. Encore une fois, nous cherchons un lieu ouvert et sans risque. Le soleil est au zénith. Nous nous abritons à l'ombre d'un grand acacia et nous régalons de nos paniers garnis bien remplis.




Notre journée n'est pas finie. Nous retrouvons la piste du retour et nous faisons un halte au village Massai avant de rentrer au camp.
Nous sommes accueillis par un des fils du chef du village. Il a 21 ans et souhaite faire des études, ce qui a été accordé par son père. Il ne suivra peut être pas la lignée traditionnelle qui voudrait qu'il prenne la suite de son père après avoir prit une première épouse choisie par les parents.


Il nous explique que beaucoup de jeunes qui ont accès à l'éducation sont face à des choix de vie compliqués ensuite, hésitant entre la loyauté familiale et la vie traditionnelle au village, ou l'attrait pour une vie qu'ils espèrent plus "confortable", mais pas toujours à la hauteur de leurs aspirations. On voit bien là, que quelque soit le lieu sur la planète, le conflit entre le principe de plaisir et principe de réalité est en jeu, avec tous les ajustements propre au lieu de vie, aux traditions, codes sociaux, règles de vie familiales ,et autres paramètres en considération.
De notre coté, nous suivons notre jeune guide de bon cœur et avec intérêt. Moyennant 20$ par personne, la visite est rodée et nous ferons le tour rapide mais complet du village.









Nous sommes accueillis par les danses des hommes, puis arrivent les femmes qui nous invitent à prendre part à leurs chants, parées de bijoux. Puis nous assistons à la fabrication du feu qui ramène nos deux scouts à des souvenirs de camps.

Danse traditionnelle des hommes Massai
Chants des femmes Massai












Fabrication du feu par frottement d'un bois tendre sur un bois dur.







Nous visitons une case, accompagnés de ses habitants: une des femmes du chef , ses parents et les cinq enfants, qui se retrouvent là autour du repas du soir et pour la nuit. Il y a deux "pièces". mitoyennes.  Une pour les habitants et une pour les animaux. Il y fait très sombre, nos yeux ont à peine le temps de s'ajuster à cette pénombre. Un petit foyer au milieu est surmonté de la seule ouverture qui sert de conduit pour le fumée.

Intérieur d'une case Massai
Ce sont les femmes qui construisent les cases. Cela prend environ trois mois. 
Leur rôle est majeur dans la vie et l'organisation du village. 

Elles sont en charge de tout ce qui à un lien direct ou indirect avec le foyer: gestion de l'eau (aller chercher les réserves à la rivière ou au puits, parfois éloigné de plusieurs km), alimentation, cultures, travaux dans les champs, soins aux enfants, qui vont le matin à l'école et l'après midi jouent entre eux ou gardent les troupeaux.

approvisionnement en eau
fabrication de bijoux massai











L'école est gratuite et obligatoire pour tous jusqu'à la fin de l'équivalent de notre école primaire. Puis ceux qui ont la possibilité financière ou des parents qui le permettent, poursuivent leurs études, mais doivent parfois s'éloigner de leurs familles pour cela.
Nous avons été frappés de la multitude des établissements scolaires croisés tout au long de notre périple. Il y a des écoles dans tous les villages, et parfois perdues au milieu de la campagne. Les enfants portent tous un uniforme aux couleurs de l'école, qu'ils portent avec fierté malgré -ou "par-dessus" - toute la précarité de leur vie.


prêt pour l'école
uniformes scolaires

enfants massai
jeux d'enfants



Nous avons apporté pour eux un colis tout à fait symbolique, de cahiers, crayons, vêtements et chaussures. Une misère compte tenu de leurs besoins, mais un trésor pour eux qu'ils se sont arraché malgré l'essai de répartition juste et autoritaire du chef du village.

Cahiers. Crayons. Vêtements pour les enfants

Quelle place à l'homme et le père dans ce système? Nous repartirons perplexes et avec nos interrogations ... Les hommes organisent la "société villageoise", passent beaucoup de temps à l'ombre des arbres ou autour d'un verre à discuter, sont aux champs avec le bétail ou à la chasse. 


C'est tout plein de belles images, de découvertes, de joie partagée en famille, de fatigue et de poussière que nous rentrons à la nuit tombée au camp. Il fait frais. Pas baignade ce soir. une bonne douche, un diner et coucher de bonne heure. Demain nous partons au petit matin pour le Lac Naivasha.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire